Merci. Merci de l’avoir prise. Merci de l’avoir choisie.
Catégorie : D’où ça te vient, Compostelle?
Gandhi à Swakop’
Quelques jours plus tard, au détour d’une rue parisienne, je me retourne sur une ardoise postée à l’entrée d’un café. Sur cette ardoise, la citation d’un sage indien. Je la prends en photo, pour plus tard.
Encore dix jours plus tard, et 12 000 km plus au sud, en voyage en Namibie, je passe à Swakopmund, l’une des trois « grandes » villes de Namibie. Celle-ci a la particularité d’être « deux fois en bordure » : en bordure de l’Atlantique, et en bordure du désert du Namib. Une promenade dans ses rues désertes nous porte, Marie-Armelle et moi, devant une fresque colorée. Au milieu de la fresque, je retombe nez à nez avec la citation et Gandhi. Le sage s’est « africanisé », il a pris dans les joues, les lèvres et le nez (?!), mais la citation est la même : you must be the change you wish to see in the world, sois le changement que tu souhaites voir dans le monde.
DÉCLIC!
Il ne s’agit pas d’être Superman, et de régler tous les problèmes du monde entier, il s’agit de prendre conscience que chacun est acteur dans son écosystème. Si tu veux que ton écosystème change, change d’abord. Ça demande de réfléchir, certes, de travailler, aussi, d’agir, surtout. Ça demande du temps, de la patience, du courage… A ce moment là, je crois qu’inconsciemment tout est déjà là. Reste à faire le chemin (et aussi mon Chemin) pour passer de l’inconscient au réel, et par toutes les étapes intermédiaires.
D’où ça te vient, Compostelle?
La première fois que j’ai entendu parler du Chemin de Compostelle, c’était à une séance de marche nordique :
– « Tu fais quoi, pour les vacances ?
– Cet été, je pars une semaine marcher sur le Chemin de Compostelle.
-Ah bon?! Toute seule?
-Ben oui. Tu sais, sur le Chemin, on n’est jamais vraiment tout seul.
-Ah bon… »
Et puis, viennent ceux qui ont parcouru le Chemin une semaine, ou deux, un mois, puis une collègue, qui elle, l’avait parcouru de bout en bout. A traîner mes guêtres dans les festivals de films de voyages, le Chemin revient souvent. Pas un festival sans qu’on entende parler de Compostelle, sans qu’un film y soit consacré au programme, entre la descente de l’Amazone en radeau, et le tour du monde en vélo. Pas un festival sans qu’on croise à la pause un ancien pèlerin qui en parle avec des étoiles plein les yeux et qui ne souhaite qu’une chose : y retourner.
Les connaissances deviennent des amis, et certains sont « des passionnés du Chemin », à en rêver la nuit. Jusqu’à ce jour de 2015 où l’un d’entre-eux me dit « tu devrais aller voir le film Compostelle, le Chemin de la Vie. Ça te parlera, j’en suis sûr ».
Ce premier lundi d’août 2015, je débute donc mes vacances d’été au St André des Arts, dans une salle quasi déserte. Ce film, c’est une suite de témoignages de pèlerins, de paysages de la France à Santiago de Compostela, des états d’âmes, des hauts et des bas, et une métaphore filée qui les accompagne : celle du jeu de l’oie, un jeu qui est à lui seul symbole d’un chemin de vie.
En sortant de la salle, je n’ai plus la même chose en tête. Je veux vivre ça. Je veux ce que je viens de voir.
déclic!
Deux heures plus tard, je commence mes recherches pour trouver le sac à dos qui m’accompagnera à Compostelle.
Le vendeur : « Je peux vous aider ?
-Bonjour. Oui, vous pouvez : je vais partir marcher pendant 3 mois, et je cherche un sac à dos que je peux porter pendant des journées entières de marche. »