Ce matin, embarquement sous le soleil à la Gare de Lyon. Mon sac et moi prenons place pour deux heures de train dans une ambiance du genre espace bagage vide, costume-cravate-boutons de manchettes, portables et smartphones à gogo.
Au milieu, une coquille Saint-Jacques est en tête à tête avec une tablette de chocolat Milka au Daim (une tuerie!!). Ça sent « l’aller-retour Paris-Lyon dans la journée » à plein nez autour de moi. Je soigne mon impression de décalage en écoutant les Ogives d’Erik Satie, solennelles juste ce qu’il faut pour la situation.
Autre train, autre ambiance : le Lyon – Le-Puy-en-Velay est une histoire de Saints : 3/4 Saint-Etienne, 1/4 Saint-Jacques. Le train part « plein comme un œuf » de Lyon, se vide aux 3/4 à Saint-Etienne, et avec le quart restant, on se retrouve entre coquilles Saint-Jacques.
Et que se disent des coquilles Saint-Jacques, quand elles croisent d’autres coquilles Saint-Jacques? Elles se racontent des histoires de coquilles Saint-Jacques! « Tu viens d’où »?, « Tu vas jusqu’où? », « Camino Francès ou Camino del Norte? », « aaah?! Camino Primitivo! »…
Un Lyon – Le-Puy-en-Velay laisse donc le temps de discuter avec Cathy & Dominique de Lorraine, Claire de Toulon, d’aider un Australien perdu sur le quai au Puy avec un gros sac sur le dos (l’indice infaillible) et de rencontrer pour la première fois Bernard, en provenance de Bruxelles. Et demain, on retrouve tout ce petit monde à la messe de 7h à la cathédrale (THE place to be au Puy…).
En allant au « Café des pèlerins », j’ai encore complété mon carnet d’adresses avec les « personnages » du Chemin, à ne pas manquer : Régine (la même que la tienne, Jonathan) qui fait la misère aux pèlerins dans son resto routiers, Thérèse qui n’accepte dans son gîte « que les pèlerins qui n’ont pas réservé », et Amar, la star de la tendinite de Saint-Jean-Pied-de-Port, ex-médecin dans la légion algérienne… Que du beau monde à rencontrer!